Tout Sur l'Autisme

Comprendre et se documenter
Les comportements restreints et répétitifs
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Les personnes avec autisme fonctionnent souvent d'une manière très rigide et ont la plupart du temps des intérêts limités . Cela peut prendre la forme notamment de stéréotypies motrices (comme tourner sur soi-même ou se balancer), de préoccupations répétitives, de routines dans le temps (faire les choses dans un certain ordre) ou dans l'espace (par exemple, toujours prendre le même chemin pour atteindre une destination donnée).
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Certains enfants avec autisme peuvent passer des heures à ranger des objets dans un ordre déterminé. Chaque changement peut être source d'angoisse et de confusion. Ces enfants ont souvent leur propre manière de jouer. Ils n'utilisent pas forcément un jeu ou un objet de manière habituelle. On parle alors de jeu non fonctionnel.

Ces enfants peuvent aussi être très attachés aux choses qui, pour nous, ont peu de valeur : des ficelles, des morceaux de papier, etc.

Les personnes les plus douées peuvent développer une passion pour certains sujets, comme les voitures ou les horaires de trains. Ces stéréotypies ou ces intérêts particuliers peuvent limiter leur contact avec le monde environnant. Par contre, elles permettent de s'assurer une structure et de retrouver les choses que l'on connaît.

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Des intérêts particuliers
Vidéo
du site Participate-autisme.be (association belge)

Autres vidéos autour des
intérêts
et des
stéréotypies
:
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Routines
blog
témoignage
routines


Mon quotidien est tissé de routines. Je ne fonctionne pas sans. Tant que je suis seule, je ne m’aperçois pas toujours d’à quel point mes gestes automatiques sont des gestes associés, dépendant les uns des autres dans leur déroulement, ne pouvant fonctionner que selon cette trajectoire-ci, comme dans une chaîne de construction d’usine.
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C’est quand je suis confrontée à des changements de routine et des interruptions de ma chaîne de gestes que je me rends compte que, ah oui, ça ne marche plus. C’est comme apprendre une langue étrangère : ce qui est familier, quotidien, facile, vous semble soudain insurmontable, étrange, nouveau, dénué de sens, et vous cherchez un mode d’emploi, un guide de voyage qui vous donne les phrases quotidiennes
déjà toutes faites, figées.
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Des
intérêts
particuliers à l'expertise : Forces cognitives autistiques de l'enfance à l'âge adulte (Laurent Mottron)
infographie


Vidéo
de l'intervention
de Laurent Mottron au colloque "Aspie days" organisé en février 2017.
Routines, rituels & habitudes dans le syndrome d’Asperger
blog

[...]
L’attachement à certains rituels rassure, calme. L’anxiété des autistes face au monde extérieur est immense & ces routines permettent – dès leur plus jeune âge – de rendre ce monde plus prévisible car plus rassurant.

témoignage
routines

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✅aspergeretchien - Episode 29 Intérêt/addiction
 Ep.52 Routines

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vidéo
intérêts
routines
comportements
stéréotypies
témoignage

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Intérêts de prédilection et forces cognitives en milieu scolaire - L'Express N°14
intérêts
comportements
scolarité
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Quelques raisons possibles aux
comportements
(
stérotypies
,
routines
) et
intérêts
particuliers


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Le point de départ est d'essayer de comprendre le comportement de l'intérieur. La littérature scientifique est conséquente à ce sujet, mais la plupart des informations nouvelles et importantes viennent des personnes avec autisme, n'ayant pas de déficience intellectuelle. N'oubliez pas que deux personnes ayant de l'autisme peuvent être très différentes, qu'il existe encore d'autres explications que celles que nous envisageons ci-dessous et que leur inventaire est donc loin d'être exhaustif.

Une réponse à la complexité
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Beate Hermelin s'est efforcée de comprendre l'autisme et de cartographier la manière de penser des personnes avec autisme. Elle explique que ces personnes ont beaucoup de difficultés à sélectionner les éléments les plus importants dans les informations qu'elles reçoivent. Par conséquent, elles développent des comportements stéréotypés et restreints qui deviennent de plus en plus inappropriés au fur et à mesure que l'information gagne en complexité, comme c'est le cas dans la communication et les interactions sociales. C'est dans ces domaines que la pensée particulière de ces personnes est la plus visible.

Mettre de l'ordre

Snyder explique que nous ordonnons intérieurement le monde par le biais de nos concepts. Ceux-ci sont des représentations mentales d'une idée, d'objets ou de situations qui ont un ensemble de caractéristiques communes. Nous avons, par exemple, une représentation mentale du concept ‘chaise'. Nous reconnaissons directement une chaise en tant que chaise, même si elle se différencie des autres par son design, ses matériaux ou sa couleur. Une personne qui a des difficultés à développer des concepts tentera d'ordonner le monde en fonction de ce qu'elle voit et sans faire de lien avec des concepts déjà connus. C'est de cette façon que des routines rigides apparaissent. Autrement dit, les personnes ordinaires acquièrent les concepts leur permettant de fonctionner automatiquement dans un monde complexe. Sans cette structure mentale, elles devraient peut-être imposer un ordre bien visible pour simplifier les choses. Cela pourrait expliquer les intérêts limités et les comportements stéréotypés des personnes avec autisme.

Le langage, une façon d'ordonner le monde

Kamran Nazeer, un homme présentant de l'autisme sans déficience intellectuelle, recherche l'explication des comportements particuliers dans les difficultés du langage. « Le monde tel que nous l'expérimentons est un lieu très embrouillé et confus », explique Nazeer. « En faisant usage du langage, nous mettons de l'ordre dans le monde. Le langage nous permet de distinguer différents objets. Si vous n'avez pas de mots pour désigner les choses, cela sème constamment la confusion. C'est la raison pour laquelle les personnes avec autisme présentent un comportement stéréotypé pour ordonner le monde. Ça les calme et leur donne un sentiment de sécurité ». D'autres personnes avec autisme expliquent que les comportements inhabituels ou particuliers ont la plupart du temps un sens, une fonction. Mais bien que les personnes ordinaires trouvent ces comportements souvent indésirables, ils peuvent être utiles et avoir un sens pour les personnes avec autisme.

Acquérir le contrôle

Un enfant qui pose continuellement les mêmes questions peut être la proie d'une grande insécurité dans sa vie ou être trop stressé. C'est sa façon à lui de l'exprimer. Si tout est imprévisible, vous avez le sentiment que vous n'avez aucun contrôle sur votre propre vie. Vous ne savez pas ce qui va se passer, ni pourquoi cela se produira, ni combien de temps cela durera ou encore ce qui arrivera par la suite… Ros Blackburn, une femme ayant le syndrome d'Asperger, explique que ses problèmes de comportements sont presque toujours liés à la perte de contrôle de sa vie. Le fait de pouvoir anticiper ce qui va se passer est une étape importante dans le développement de l'autonomie. Si vous n'avez aucune prise sur ce qui se passe, vous avez l'impression que votre vie dépend du hasard.

Chercher du réconfort

Un jeune garçon posait toujours des questions dont il connaissait déjà la réponse. Ses moniteurs trouvaient cela bizarre. Dominique Dumortier, une femme ayant de l'autisme, leur a expliqué qu'elle-même éprouvait souvent ce besoin, mais que ce n'était pas accepté pour quelqu'un de son niveau. Les personnes avec autisme posent parfois des questions justement parce qu'elles en connaissent déjà la réponse. Elles vivent souvent dans une grande insécurité, surtout sur le plan social, et ça les soulage de poser des questions dont elles connaissent la réponse. D'autres essayent de créer de la prévisibilité en faisant des choses dont l'effet est prévisible : allumer et éteindre la lumière, faire rouler des billes des heures durant par terre, etc. Cela leur procure un réconfort dans un monde trop compliqué. Dans son livre ‘Une personne à part entière', Gunilla Gerland raconte que lorsqu'elle était jeune, elle éprouvait souvent un sentiment d'échec et qu'elle cherchait une compensation émotionnelle à ses frustrations. Elle la trouvait en frottant les objets arrondis d'une manière obsessive. Les personnes de son entourage ne l'autorisaient toutefois pas à le faire. C'était la seule forme de réconfort qu'elle pouvait trouver mais ça lui était interdit (à l'époque, elle ne savait pas encore que les personnes pouvaient aussi la réconforter).

La pensée en détail

Hans Van Dalen explique comment certaines formes de comportements répétitifs sont des conséquences de la pensée en détail. Quand il est interrompu, il perd le fil de ses idées et doit tout reprendre à zéro. Pour exemple : une maman se dépêche pour aller travailler, mais son fils avec autisme n'a pas encore noué ses lacets. Elle lui dit : « Dépêche-toi ! ». À cause de cela, il perd malheureusement le fil de ce qu'il faisait. Il retire les lacets de ses chaussures et recommence tout depuis le début. Hans Van Dalen ajoute encore que c'est dans les situations sociales qu'il est le plus souvent interrompu, qu'il doit donc à chaque fois recommencer et que cela l'épuise rapidement.

Explorer

Le fait de toucher ou de lécher certains objets peut également être vu comme une reconnaissance ou une exploration. Votre vue et votre perception vous semblent peu fiables, vous essayez donc d'appréhender le monde de manière concrète, par exemple via le sens du toucher. Chercher une protection On a demandé à Ros Blackburn pourquoi elle agitait souvent ses mains (ou une liasse de papier) frénétiquement devant ses yeux. Elle a répondu qu'elle voulait se protéger. Parfois, l'environnement était tellement chaotique et insupportable qu'elle agitait ses mains devant son visage pour tracer une limite entre elle-même et le monde extérieur. Quand ça ne l'aidait pas, elle utilisait des objets parce que la limite était alors « plus épaisse ». Dans ‘Moi, l'enfant autiste', Sean Baron raconte que, lorsqu'il était jeune, il désirait sans cesse parler des Etats Unis d'Amérique parce qu'il en connaissait long à ce sujet. Il ne le faisait pas (ou pas seulement) pour impressionner ses interlocuteurs, mais plutôt pour les empêcher de poser des questions qui auraient pu le mettre dans l'embarras. Son bavardage stéréotypé et répétitif était une manière de se protéger contre l'environnement.

La répétition est humaine

Ne répétons-nous pas volontiers aux autres ce que nous pensons bien connaître ? Il en va de même pour la personne présentant de l'autisme. Si celle-ci a une déficience intellectuelle, son répertoire de comportements et d'intérêts sera souvent limité. Ainsi, ces personnes répètent également ce qu'elles connaissent bien : faire tourner des roulettes, agiter une ficelle, etc. Ce que vous maîtrisez vous conduit au résultat connu et n'amène donc pas de surprise. Il n'y a pas de risque. Les comportements répétitifs et restreints ne signifient pas que vous êtes ‘fou'. Considérez, par exemple, les comportements également répétitifs et limités des personnes ordinaires quand elles dansent. De la même façon, les personnes avec autisme peuvent aussi se perdre dans des stimulations visuelles et auditives purement par plaisir. Elles se stimulent simplement autrement qu'en dansant. Quand les personnes ordinaires sont vraiment épuisées et tristes, elles retombent dans certaines habitudes ou certains rituels. Lors de circonstances difficiles, nous réduisons la vie à sa plus simple expression. Il en va de même dans le cas de l'autisme. Une femme présentant de l'autisme et n'ayant pas de difficulté intellectuelle racontait que lorsqu'elle était trop stressée, elle ne pouvait plus faire qu'une seule chose : se promener. Tout le reste était trop difficile, même faire la vaisselle. « D'autres personnes se promènent dans un but précis » explique cette femme. Pour elle, seul le fait de se promener comptait, c'était la seule chose dont elle était encore capable de faire dans ces moments d'épuisement et de stress extrêmes.

Une pulsion irrésistible

Selon certaines personnes avec autisme, ces comportements sont les conséquences d'une pulsion irrésistible. Comme lorsque vous buvez pour étancher votre soif. Elles répondent à des ordres ‘produits' par le cerveau. Certains tics moteurs, par exemple, ont initialement une fonction déterminée et deviennent par la suite des automatismes.

Une compensation

Selon une autre hypothèse, ce répertoire d'intérêts restreint et à la fois imposé sert à compenser les difficultés relatives à la compréhension sociale. Les enfants ordinaires mettent beaucoup d'énergie mentale dans les contacts sociaux parce qu'il s'agit de leur principal centre d'intérêt. Les contacts sociaux ne sont pas au centre des préoccupations des personnes avec autisme. Elles tentent par conséquent de consacrer leur énergie à des choses plus faciles pour elles. Une réaction logique. Il est également logique qu'elles puissent être complètement épuisées face à la multitude des significations sociales qu'elles ne peuvent traiter. Ce qui, à son tour, peut alors mener à une image de soi extrêmement négative, à la peur de l'échec, à l'absentéisme scolaire, à des troubles de l'anxiété ou à une dépression. Chercher le sens Si vous vous concentrez sur le comportement, vous le trouverez probablement bizarre. Mais si vous essayez de comprendre l'autisme de l'intérieur, vous verrez alors que derrière ce comportement, soi-disant bizarre, se cache souvent une recherche de sens – sens qui pour nous est accessible automatiquement. Ou bien que derrière ce comportement, votre enfant se protége d'un excès de significations, comme c'est le cas lors des situations sociales trop compliquées.
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Les intérets spécifiques, un repère dans le chaos.
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